Première conférence internationale sur le contenu national organisée à Maputo
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Organisée par la Confédération des Associations Economiques du Mozambique (CTA) avec le soutien du Fonds pour l’Environnement des Affaires (FAN), la conférence a réuni à Maputo des associations du secteur privé des entreprises mozambicaines et étrangères, ainsi que des représentants du Ministère de l’Economie et des Finances (MEF) et d’autres agences publiques (dont le Centre de Promotion des Investissements au Mozambique – CPI). La conférence avait pour objectif d’harmoniser la compréhension nationale sur le contenu national (y compris sur la manière d’appliquer les instruments politiques y étant liés) et de discuter de la façon dont la politique commerciale du Mozambique pouvait soutenir le développement des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
La conférence était structurée autour de quatre débats abordant les différentes théories et approches du contenu national, ainsi que les pratiques de passation des marchés, les modalités logistiques et les opportunités commerciales y étant liées. Le cas du Mozambique a été étudié au regard de l’expérience d’autres pays comme l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et le Brésil. Marco Ferreira, de Accenture Brésil, a présenté le premier programme (2005) de contenu local du Brésil dans le secteur du pétrole et du gaz (PROMIMP, lancé en collaboration avec Petrobras) et en a souligné les facteurs clés de réussite.
Le vice-président de la CTA, Agostinho Vuma, a mis en exergue les opportunités d’affaires de plus en plus prégnantes que la croissance économique du Mozambique génère pour les PME mozambicaines, en particulier dans les domaines du tourisme, de l’agriculture et de la pêche. Le potentiel d’attractivité pour les entreprises étrangères, notamment dans le secteur du gaz naturel, peut également permettre de renforcer les ressources et les dynamiques locales. Dans ce contexte, la CTA porte un intérêt réel à la définition du contenu local et est résolue à y travailler avec les acteurs des secteurs privé et public selon une stratégie « gagnante-gagnante », favorisant une croissance inclusive de l’économie.
Amelia Nakare, Vice-Ministre de l’Economie et des Finances, a fortement insisté sur le fait que le contenu national doit pouvoir bénéficier aux micro, petites et moyennes entreprises, qui représentent une partie importante du tissu économique et contribuent à hauteur de 21,5% à la croissance de l’économie. Ces dernières doivent se sentir engagées dans le processus de transformation des structures économiques, devenu crucial ces dernières années. Le contenu local peut être un catalyseur pour la création d’emplois, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’agriculture, des ressources minérales et de la transformation des matières premières.
Enilde Sarmento, représentant le MEF, a fait valoir que le contenu local au Mozambique devait justement se concentrer en priorité sur les secteurs des ressources minérales, des hydrocarbures, du pétrole et de la construction, tandis que des lois spécifiques devraient réglementer les autres secteurs économiques. Elle a rappelé que la création d’un instrument juridique sur le contenu local au Mozambique pourrait intensifier la demande dirigée vers le marché intérieur; accélérer les créations d’emploi; et faciliter la diversification du secteur industriel. Toutefois, des critiques ont souligné les risques qu’un tel instrument comportait, notamment ceux de limiter la compétitivité des secteurs concernés auprès des fournisseurs étrangers; de réduire les investissements en Recherche et Développement et Innovation; et de décourager de nouveaux investissements par des investisseurs étrangers.